Le mouton la rose et l'enfant

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On a toujours besoin de fables, comme de mythes, pour nous expliquer l'époque dans laquelle on vit: le livre de Pierre-Henri Cannebotin joue sur ce registre avec bonheur.

C' est ce qui ressort de la préface de Jean-Marie Delivré:

 

Votre conte, bien agréable à lire, pleut d'humour et de poésie, dit beaucoup plus que ce qu'il dit, selon l'esthétique de notre littérature classique. Cette sobriété dans l'expression, à l'abri de la boursouflure et de l'enflure idéologique, mérite éloges et remerciements.

 Donc, je vous félicite.

 Vais‑je dégager parmi d'autres, quelques thèmes qui me séduisent par leur importance, thèmes que vous avez habilement et discrètement proposés à vos lecteurs ?

 1°)- Celui de la réussite professionnelle, de l'âpreté dans le travail rentable et la richesse ici‑bas, sans nul autre souci affectif ou familial ou religieux

 2°)- Celui de l'utopie qui vise les étoiles et oublie la terre et qui, légiférant pont le Ciel, provoque les catastrophes dans nos cités chamelles; l'utopie révolutionnaire qui ne songe (il s'agit d'un songe !) qu'à notre rédemption et ne secrète que des révolutions,

 3°)- Celui de l'affranchissement pédagogique par lequel on se flatte de libérer l'enfant de la tutelle parentale et qui, à l'instar du rêve anarchiste, condamne à la tyrannie d’une spontanéité balbutiante et stérile.

 4°)- Celui du joug asphyxiant des images publicitaires, des formules télévisées, du langage vulgaire et anonyme, qui nous emprisonnent dans la recherche de n'importe quoi, de n'importe qui, dans le monde du on, de la masse passive et soumise.

 5°)- Mais aussi et en conséquence le thème de l'insatisfaction profonde et rongeuse de l’homme privé de toute spiritualité, victime d'un ennui chronique auquel il devrait remédier par un retour à soi, une invention de soi, de sa véritable vocation, mais duquel il s'évade en se diluant un peu plus dans l'univers de la quantité de la dispersion, de la distraction, bref de l'objet, univers qui I'éloigne encore davantage de lui‑même et le rend encore davantage malade de langueur et obsédé par le désir de fuite, l'appétit de l’ailleurs. Il tourne, en perdant la tête, dans le cercle vicieux d'un repos inaccessible et d'une agitation fébrile, d'un repos qui suscite l'agitation et d'une agitation qui interdit le repos. Il roule en voiture afin de retrouver les arbres et il coupe les arbres afin de mieux rouler en voiture !

 Est‑ce pu hasard ou fort logiquement ? Au début de votre récit, vous évoquez le troupeau et son berger, le village, la prairie et, à la fin, les techniques de la finance et les lois du marché !

                                                                                                           Jean-Marie DELIVRE.

 

Voir L'article de presse  paru dans  l'Homme Nouveau du 16 Mai 2004  ICI

le livre est disponible à la FNAC et sur le site CAHIERS-BLEUS.ASSO.FR

Prix : 14 

Format : 147x207
Date de parution : 2003-12-07